Astrid

Astrid adore le chocolat.

Sa grand-mère lui a offert une grande et belle boite qu’elle apporte à l’école dès le lendemain.

Elle offre ses chocolats aux élèves de la classe et à la maîtresse bien sûr.

Ses parents sont fiers :

– Tu es généreuse !

 Astrid aime sauter à la corde.

Elle est très forte, elle saute vite. A l’endroit, à l’envers, croisé, décroisé… Une vraie championne !

Mais aujourd’hui, son frère a décidé qu’il voulait s’entraîner comme le font les boxeurs. Alors il la lui prend, et Astrid ne dit rien.

– Tu dis rien, sinon je dis à maman que tu veux pas prêter !

Astrid joue dans la cour.

Son amie Leila lui prend le bras et elles se disent des secrets. Mélanie court, les bouscule et leur crie : « Mais poussez-vous, vous nous gênez là ! ». Leila s’apprête à répondre mais Astrid lui dit : « Laisse, on va se pousser…  

– Tu es bien trop gentille !

Ce matin, la classe fait une partie de volley.

Astrid aime ce jeu, elle saute haut, elle réceptionne et fait de son mieux pour faire gagner son équipe. Ça ne plait pas à Lucas, de l’équipe adverse qui s’énerve et lui lance le ballon en pleine figure. Astrid pleure, elle a mal. La maîtresse n’a rien vu et lui demande : «  Mais qui a fait ça ? Elle ne répond rien, elle ne veut pas rapporter.

Lucas se moque.

– Tu n’es qu’une pleureuse !

Mélanie et quelques filles décident de faire une vilaine blague.

Elles récupèrent une grosse araignée qu’elles déposent dans le casier d’Astrid.  Après la récréation, les enfants entrent et s’installent. Ils sortent les cahiers d’histoire quand Astrid se met à crier : « Il y a une araignée sur ma table !

Les autres enfants s’écartent puis, ne voyant rien, se mettent à rire.

Mélanie la regarde :

– Tu es une trouillarde !

Il y a un nouveau dans la classe depuis une semaine.

Il ne dit pas grand-chose, il est timide. Les garçons se sont mis à le chahuter un peu. Lucas et d’autres… Ils ne veulent pas jouer avec lui et lui font des misères.

A la sortie, Lucas prend le goûter du nouveau et le balance dans la cour. Puis il le pousse violemment.

Tous les enfants regardent. Ils ne savent s’il faut rire, ou prévenir la maîtresse. Quelques-uns commencent à pouffer…

Astrid sort du rang, ramasse le goûter et va le rendre au nouveau. Puis elle se tourne vers Lucas et le regarde droit dans les yeux :

– Tu le laisses tranquille, il ne t’a rien fait.

– Sinon quoi la trouillarde ?

– Sinon je t’en empêcherai, et les autres aussi.

Lucas regarde les enfants autour d’eux qui ont cessé de rire. On dirait qu’ils sont avec Astrid. Il marmonne quelques mots, prend son sac et s’en va, suivi de deux autres gars pas fiers.

La maîtresse a tout vu, elle appelle Astrid et lui dit : 

– Bravo ! tu as fait preuve de courage !

– Oui je l’aime bien le nouveau.

– Tu pourrais aussi donner toute ton affection à une élève que je connais bien, et la défendre avec le même courage quand elle en a besoin.

Astrid regarde la maîtresse, elle comprend qu’il s’agit d’elle. Ses yeux brillent, elle sent qu’elle va pleurer.

– C’est plus facile de défendre les autres, dit-elle.

Alors la maîtresse lui répond :

– Tu es une belle personne Astrid, ne l’oublie jamais. Et la première à qui tu dois donner tout ton amour ….

C’EST TOI !